Intervention n Il existerait en Algérie des possibilités de créer un million d’entreprises pour peu que l’audace d’entreprendre soit stimulée chez la nouvelle génération de jeunes entrepreneurs…
C’est du moins ce que semble croire, Toufik Lerari, président de Jil FCE, une association pendante du Forum des chefs d’entreprise, qui s’exprimait ce matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Aucun mystère sur l’origine de ce chiffre. Et Monsieur Lerari l’explique parfaitement : «il y a en Algérie 20 entreprises pour 1 000 habitants. La moyenne pour des pays qui ont notre morphologie est de 50 entreprises pour 1 000 habitants.
Il ya donc un déficit d’un million d’entreprises». Se voulant voir le verre à moitié plein, ce jeune entrepreneur considère qu’il y a là une véritable opportunité. «Il y a un million d’opportunités de création d’entreprises en Algérie», fait-il valoir. «Un million d’entreprises, assure-t-il, à raison de 10 employés pour chacune d’entre elles, cela représente quand même 10 millions d’emplois !». Mais pour parvenir à réaliser un tel objectif, l’intervenant met en avant les nombreux obstacles que l’entrepreneur est contraint de subir, dont les longs délais de traitement des dossiers qu’impose une bureaucratie tatillonne. Les décideurs, relève-t-il, mettent en place divers dispositifs pour développer l’emploi des jeunes mais ceux-ci ne sont pas pensés «intelligemment» générant de ce fait un «enfer administratif». «Il est anormal, note-t-il, qu’il faille plus de 9 mois pour obtenir une réponse à une demande de création d’entreprise. Pour lui, seule l’institution d’un «guichet unique» est à même de faire fi des longues et pénibles procédures pour monter un projet. Estimant que pour avoir l’«audace» d’entreprendre, il faut être en contact avec des personnes plus expérimentées, le président de Jil FCE signale que le Forum des chefs d’entreprise se propose de jouer le rôle de parrain pour les jeunes candidats souhaitant monter leur propre business. A cet effet, il signale que celui-ci s’est engagé à créer un fonds d’investissement de plus d’un milliard de DA. Faisant référence aux quelque 1,5 million d’étudiants qui sortent, chaque année, de l’université, il note qu’ils représentent une puissance «colossale» pour peu, souligne-t-il qu’elle soit connectée à l’outil économique. ll est à rappeler qu’une rencontre dédiée à l’entrepreunariat chez les jeunes ouvre ses travaux, ce mercredi, à Alger. Quelque 500 participants venus de différentes régions d’Algérie y prennent part. Toufik Lerari qui est aussi l’organisateur de cet évènement, a pris le temps d’en développer quelques uns des objectifs recherchés. Il s’agit essentiellement, explique-t-il, de créer un espace d’échanges et de confrontations d’idées, où des jeunes viendront s’exprimer sur leur expérience en matière de création d’entreprises et pour d’autres,de découvrir les opportunités et les mécanismes pouvant les aider à lancer leur propre projet.
Lyes Sadoun